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Technique
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Design
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Interet
  • Fly!
  • éditeur : Terminal Reality
  • distributeur : Terminal Reality
  • type de jeu : Simulateur de vol civil
  • configuration : PowerMac G3 (si possible 300 Mhz), carte 3Dfx2 ou ATI Rage 128, Joystick, 600 Mo Disque Dur minimum
  • version de test : Version Française
  • les +/- :
    + Enfin un VRAI simulateur
    + La qualité du graphisme
    + L’imposante base de donnée
    + La possibilité d’ajouter des plugins (avions, régions...)
    + Les communications radios
    - C’est un catalogue de la Redoute des Bugs– grosse config chaudement recommandée– Moi quand je m’écrase avec un avion, je veux du pyrotechnique, pas un miracle
  • fiche de screenshots : Disponible

[16/03/2004 - ]

Tout d’abord, commençons par faire les présentations: Fly! est un simulateur de vol civil, un genre qui n’avait pas vu grand’chose de nouveau sur Mac depuis Flight Unlimited. la sortie de ce programme a donc été une excellente nouvelle pour tous les amateurs de pilotage, surtout qu’il est la première sortie Mac de Gathering of Developers (GoD).
Les développeurs de Terminal Reality s’étaient donné comme objectif lors de la création de ce simulateur d’en faire un produit le plus réaliste possible. Ne laissons pas traîner le suspens plus longtemps, en ce qui concerne le réalisme, c’est effectivement amplement réussi. Si vous êtes un habitué des simulateurs de vol, civils ou militaires, vous risquez d’être surpris par la complexité de ce produit. Rappelez-vous A-10 Attack! qui proposait en son temps un cockpit fonctionnel et un niveau de réalisme plutôt élevé. Multipliez-ce niveau par dix, ajoutez-y des graphismes sublimes (et enlevez les armements, c’est un simulateur de vol civil =)...) (et j’allais oublier, autant vous avertir tout de suite, ajoutez quelques louches de bugs), vous obtiendrez Fly! Mais attention, parallèlement à cette complexité, les développeurs nous ont offert un petit bijou d’egonomie. L’utilisation de l’interface est facile est on s’y accoutume très vite. Et ce n’est pas du luxe, vu ce qui vous attend passés les menus de l’interface...

Le réalisme, donc

Certains sont peut-être en train de se demander ce que j’entends par réalisme. Expliquons donc: Tout d’abord, le programme propose cinq appareils: Cessna 172r Skyhawk, Piper Malibu Mirage, Piper Navajo Chieftain, Beech King Air B200 et Hawker 800Xp. En fait, les appareils proposés offrent la gamme de tout ce que peut rencontrer le pilote amateur comme type d’appareil: un monomoteur à pistons, deux appareils à turbopropulseurs (un mono et un bimoteur), un bimoteur pressurisé et enfin un jet d’affaire. De plus, Terminal Reality a acquis les licences de ces appareils auprès de leurs constructeurs. Cela signifie que les modèles de vol des appareils (la façon dont ils se comportent en l’air) est extraordinaire de réalisme. Le moindre courant d’air influe sur la trajectoire, la pus petite tendance au piqué est représentée... bluffant.
Autre élément qu’ont apporté les licences: Les cockpits des appareils sont en tous points pareils aux vrais, et tout – je dis bien TOUT – est fonctionnel, du radar météo au réglage de l’intensité lumineuse du GPS, des commandes de trim à l’allume-cigare (ce n’est pas une blague). Toutes les commandes peuvent être actionnées à la souris, le déplacement de celle-ci permettant de scroller à l’intérieur des tableaux de bord (en 800x600, aucun de ceux-ci n’était représenté dans son ensemble...). Cependant, les licences n’ont pas apporté que des bons points... En particulier, les constructeurs ont exigé que leurs appareils n’apparaissent jamais endommagés... Conséquence: vous pouvez chuter en vrille sur 10’000 pieds et rentrer en plein dans l’Empire State Building, votre avion n’aura même pas une griffure... Il y a des jeux où l’invincibilité se révèle énervante.
Plongeons à présent plus avant dans ce simulateur. Vous venez de vous asseoir, disons, dans un Cessna 172r (pour les néophytes, cet appareil est réputé parmi les pilotes pour sa simplicité), le temps est superbe, la piste s’étend devant vous. Rappelez-vous les anciens simulateurs, on appuyait sur une touche du clavier et vrouuum, le moteur se mettait à ronronner. Bon eh bien ceci, c’est fini. Ce ne sont pas moins d’une vingtaine de commandes au minimum qui vous attendent avant de pouvoir commencer à rouler... une check-list entière pour chaque appareil. Et croyez-moi, avant de pouvoir réellement connaître un appareil, il vous faudra pas mal d’heures de vol. Maintenant, que ceux qui sont qui sont en train de fuir en criant qu’ils n’ont pas leur brevet pilote de ligne reviennent: une commande existe qui demande à l’ordinateur d’effectuer la check-list entière à votre place. Et voilà un exemple de ce que j’ai beaucoup apprécié dans Fly!: On sent que ce jeu a été créé en premier pour que le joueur ait du plaisir, tout en lui offrant une expérience de vol incomparable.

Plus besoin de passer un permis

Bon, Ca y est, le moteur tourne, vous pensez pouvoir décoller. Attendez, demandez l’autorisation à la tour de contrôle! Bien sûr, vous pouvez partir à l’anglaise, mais les communications radio sont un aspect tellement riche de ce simulateur qu’il serait triste de ne pas les utiliser... en plus ce serait malpoli. A ma connaissance, en ce qui concerne les communications radio, seul X-Plane (un simulateur uniquement trouvable sur le Net) est en mesure de concurrencer Fly! L’utilisation des radios est un plaisir: un système de choix de questions permet de communiquer avec le sol, dont les réactions sont très réalistes (même si on sent que le joueur est privilégié par rapport aux appareils contrôlés par l’ordinateur...). Bon point: la version française est intégrale, les communications sont toutes en français. Mauvais point: la voix française se plante parfois dans ses annonces (“F” à la place de “G” p. ex.) et a des intonations vraiment bizarres. Heureusement, les puristes trouveront sur le Net le fichier des voix anglaises.
Autre exemple de réalisme, tous les instruments bougent (heureusement...) et ont des comportements qui laissent bouche bée: par exemple, la variation des ampèremètres lorsqu’on s’amuse à bidouiller les différents switchs, ou le tremblement de l’horizon artificiel lors du démarrage du moteur...
On peut signaler aussi la présence d’un GPS, de deux radios, d’un transpondeur et d’un pilote automatique sur tous les appareils, ainsi que d’un radar météo, voire carrément de MFD (Multi-Functions Display) sur certains d’entre eux. Tout ceci, bien sûr, absolument fonctionnel (A ce propos, Terminal Reality a sorti un fichier acrobat sur le Net expliquant le fonctionnement complet du GPS).

Départ: Genève Arrivée: Cucuyagua

A présent, quelques mots sur la richesse du jeu. J’ai déjà cité les 5 appareils présents dans le jeu. Quant au “terrain de jeu”, la planète entière est survolable. Oui, en toute simplicité... Des centaines d’aérodromes sont présents, comprenant tous l’orientation exacte des pistes et leur longueur, les fréquences radios et les indicatifs GPS. La plupart des aérodromes un brin sérieux (c’est-à-dire avc une piste en “dur”) sont présents. Pour la Suisse, on compte ainsi 23 aérodromes, civils et militaires.
En ce qui concerne la représentation du terrain, dans les 99 % de la planète, l’aspect est plutôt grossier: les aérodromes ne sont représentés que par leurs pistes, la planète est partagée en tiles de 500m. x 500m. environ, sur lesquels des textures génériques (très jolies, au demeurant) sont appliquées. Les points d’élévations, s’ils sont présents, sont moyennement réalistes la plupart du temps (du moins pour la version 1.0 du jeu... cf. suite du test).
Heureusement, le 1% restant est sublime. Comme vous pouviez vous y attendre, il s’agit de zones des Etats-Unis, plus précisément 5: New York, Dallas, Chicago, Los Angeles et San Francisco.Ces zones nous offrent des aérodromes parfaits, des buildings (slalomer dans New York est un plaisir) et une précision excellente (photos satellites...).
Autre très bon point: tout comme Flight Simulator sur PC, Fly! dispose d’une architecture très ouverte. En clair, n’importe qui disposant de l’éditeur de scénarios (malheureusement seulement disponible sur PC pour l’instant) peut concevoir ses propres avions et ses propres zones superdétaillées. On trouve d’ores et déjà sur des sites comme http://www.flightsim.com/fly ou http://www.avsim.com des Boeing 757 ou des nouvelles zones comme Las Vegas, Hambourg, la Scandinavie etc... et d’autres vont sûrement bientôt arriver.

L’aspect technique

Parlons maintenant du sujet qui fâche. Oui, Fly! demande une configuration plutôt lourde. Oubliez toute machine non G3, et ajoutez une très bonne carte graphique (3dfx2, ATI 128) si vous voulez avoir du plaisir. je pense qu’une ATI Rage Pro ou une 3Dfx1 pourraient suffire, mais ne venez pas vous plaindre si ça rame. Ajoutez au bas mot 96 Mo de RAM, le jeu en réclame 70. Pour ma part j’ai testé ce jeu sur un PowerMac G3 266 Mhz, 128 Mo de RAM, carte 3dfx2. Voilà ce que j’obtenais: 10-15 images/sec. en moyenne, avec des chutes à 5 images/sec. dans les zones très détaillées, le tout en 800x600, options graphiques à fond. A noter que la version de base n’est pas très réussie en 16 bits.
Autre chose: ce programme est une mine de bug... Je n’avais jamais vu ça. On pourrait sûrement remplir une cinquantaine de pages en faisant la liste des bugs... Citons entre autres: des caractères spéciaux qui n’apparaissent pas, des menus qui foirent, des fleuves qui jouent à saute-mouton, des cadrans inversés, des Boeing qui vous roulent dessus sans complexe, sans compter pas mal de crashes... Heureusement, il y a une mise à jour qui tient du canot de sauvetage (version testée: 1.0.1.81; pas de version française de l’update, mais la mise à jour US fonctionne avec, et on la trouve sur le site officiel: http://www.iflytri.com): des centaines de bugs éliminés, performances améliorées, mode 16 bits (particulièrement sous 3dfx) beaucoup plus beau... mais le miracle a son prix: 42 Mo à télécharger!!! Auxquels vous pouvez ajouter 50 Mo si vous désirez des élévations plus réalistes (franchement recommandé si vous traînez vos basques hors des USA)... Puisqu’on en est aux chiffres scandaleux, parlons de l’installation: 500 Mo minimum, plus 130 Mo environ pour chaque zone superdétaillée (facultatives mais...) = 1.2 Go au total... ajoutez-y les mises à jour et quelques plugins non officiels et vous obtenez un disque dur prêt à exploser... Et n’espérez pas que comme ça, vous n’aurez pas d’accès disque, bien au contraire... Oui ça fait mal, je sais.

Alors, bon jeu?

On peut sérieusement se demander, après avoir énuméré tous ces défauts, si Fly! est quand même un bon jeu. Ma réponse, la voilà: chef d’oeuvre. Pour qui a une machine puissante et qui est passionné par l’aviation, ce jeu est une merveille. je pourrais encore parler longtemps de la météo réglable (pluie, neige, vent), des nombreuses façons dont on peut préparer son vol, de la conception excellente de la moving map et j’en passe... Je vais peut-être me répéter, mais ce jeu est clairement destiné à tous ceux qui souhaitent que le terme “simulateur” prenne enfin tout son sens... Et ils ne seront pas déçus, je vous le promets.
Quant aux bugs, le jeu est tout à fait jouable sans la mise à jour... Préparez-vous à tout, simplement =)