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83
Technique
76
Design
93
Interet
  • Fallout 2
  • éditeur : MacPlay
  • distributeur : MacPlay
  • type de jeu : Jeu de rôle
  • configuration : MacOS X 10.1.4 ou plus récent / G3 233 / 128 Mo / ATI 128 8Mo
  • version de test : Version Import US
  • les +/- :
    + Sombre, cynique, méchant... tout ce que j'aime :p
    + L'immensité du jeu
    + La liberté d'action
    + Fonctionne sur des configurations "légères"
    + Tragic the garnering ;)
    - L'âge transparaît de temps à autres – Quelques bugs par ci par là
  • fiche de screenshots : Disponible

[16/03/2004 - ]

Il était une fois une firme qui s'appelait MacPlay. Cette firme avait suivi le Mac pendant des années et avait sorti des titres glorieux tels que Wolfenstein 3D ou Descent. Seulement, en ce temps-là, le jeu sur Mac n'allait pas bien, et Interplay, qui chapeautait le MacPlay d'alors, avait besoin d'argent. Si bien qu'un jour de 1997, la firme ferma ses portes. Un des derniers jeux qu'elle avait sortis s'apelait Fallout. Ce jeu avait alors marqué des milliers de joueurs et, quand Fallout 2 sortit (à la fin de l'année 1998), tout le monde se doutait qu'on ne verrait jamais ce titre sur Mac.
Seulement, il y a deux ans, MacPlay ressuscita. Occupés à chercher de bons développeurs pour porter des jeux, ils contactèrent une bande de mabouls fans de NEXT qui s'illustraient déjà par leur implication pour MacOS X, j'ai nommé Omnigroup. Ceux-ci acceptèrent de bonne grâce de porter des gros titres sous MacOS X, mais posèrent une condition: ils effectueraient le portage de Fallout 2 sous MacOS X, même si le jeu était sorti sur PC des années auparavant.

Ils furent heureux et eurent beaucoup de métastases

Bon, le chapeau vous l'aura fait comprendre, Fallout 2 Mac est un véritable miraculé; de plus, ce jeu est vieux. C'est là que généralement, les 3/4 des lecteurs tournent le nez avec dédain et retournent baver sur les vidéos de Doom 3. Vous savez quoi les gars? vous avez tort.
Tout d'abord, Fallout 2 est un jeu de rôle, genre qui s'accommode très bien d'une technique un peu limite, et compense avec la profondeur du contenu. Ensuite, je vais gâcher le suspens, mais ce jeu est un pur chef-d'oeuvre (tout comme l'était son prédécesseur d'ailleurs)... Immédiatement, une main se lève au fond de la salle: "M'sieur, m'sieur, d'abord c'est pas vrai, y a qu'un chef-d'oeuvre dans les jeux de rôle et c'est Baldur's Gate!". Oui mon petit, tu as bien appris ta leçon, malheureusement il va falloir nuancer, parce que si Baldur's Gate et Fallout visent à peu près le même public (c'est-à-dire les rôlistes purs et durs), tout ou presque les sépare...

Bush a trop joué à touche-pipi avec le bouton rouge

Commençons par l'histoire de Fallout 2. Le jeu prend place au milieu du XXIIIe siècle. Au début du XXIe siècle (à peu près maintenant, quoi), la Troisième Guerre Mondiale a été déclenchée et s'est rapidement transformée en apocalypse nucléaire généralisée, toutes les nations "civilisées" ayant sorti du frigo les joujoux conservés à l'abri du regard des commissions de désarmement. S'en est suivi quelques décennies pendant lesquelles les nuages de poussière provoqués par les explosions ont masqué le soleil, finissant d'achever les quelques traces de vie que le feu nuclaire avait épargnées...
Cependant, la nature recommence à reprendre ses droits. Les animaux, même après quelques mutations, se sont remis à gambader sur le sol maintenant craquelé (vous croyiez sérieusement que la couche d'ozone allait survivre?), une herbe jaunâtre s'agrippe aux mottes de terre alors que quelques arbres parsèment ici et là le paysage. Et les humains? Eh bien, s'il y en a certes quelques-uns qui sont parvenu à survivre à l'apocalypse (pas toujours en très bon état, d'ailleurs), la majorité ont survécu en s'enterrant dans des abris antiatomiques creusés à même les montagnes. C'était le cas de votre ancêtre qui, après avoir sauvé le monde (enfin, ce qu'il en reste) d'une invasion de mutants, a été rejeté par les siens et a fondé une tribu avec quelques fidèles, tribu qui a rapidement abandonné toute connaissance technologique pour adopter une vie en totale autarcie. Malheureusement, la tribu va mal, et la seule solution pour la tirer d'affaire est de lancer un héros à la recherche d'un artefact technologique appelé le GECK (Garden of Eden Creation Kit). Ce héros, c'est bien entendu vous, qui allez partir à la découverte du monde... Et des "nouveaux" humains, qui sans doute écoeurés par les résultats de la guerre, ont certainement fondé un monde de paix et d'amour, où le respect d'autrui est la seule règle...

Doux rêveur? Nooon, jamais...

En fait, vous allez vite vous en rendre compte, ce n'est pas vraiment le cas. pour vous donner un ordre d'idée, le jeu mérite largement sa classification "mature" (adulte)... D'abord, les objets qui ont le mieux survécu à l'holocauste nucléaire sont les armes... Le jeu en compte une soixantaine, toutes différentes, allant du canif au fusil laser en passant par le cocktail molotov. Tout ce qu'il faut pour trouer, éparpiller, déchiqueter, brûler et faire fondre vos adversaires. De plus, le jeu jouit d'un climat délicieusement malsain. Les quelques cités sont dirigées par des clans, triades ou autres personnages peu recommandables, lorsqu'elles sont dirigées. La seule loi à avoir cours est celle du plus fort et tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins. Il est d'ailleurs souvent recommandé de laisser sa conscience sous le tapis... J'allais oublier... tout comme les drogues, le sexe est bien présent. Vous ne verrez pas de personnages nus, mais par exemple, la prostitution est un moyen de se faire de l'argent de poche...
Bon, inutile d'aller plus loin, vous l'aurez compris, on est loin du monde propret et des intrigues un brin manichéennes de Baldur's Gate (qui ont aussi leur charme, je vous l'accorde).

La quête du Sacré Gr... GECK

D'un point de vue gameplay, le jeu est ce que j'appelle un vrai jeu de rôle, dans le sens où il est très rare qu'il vous force la main dans une direction. Dès l'introduction terminée, la totalité de la carte vous est accessible, à vous de vous débrouiller pour survivre; il est même possible d'aller dans les zones "finales" du jeu sans avoir débuté la quête principale! De plus, la majorité des quêtes disposent de plusieurs solutions possibles (ça vaut aussi pour les quêtes dites "mineures") et la récompense en points d'expériences est généralement à la hauteur des efforts que vous aurez mis en oeuvre pour trouver la solution la plus fine.
Du point de vue des règles, le jeu a adopté le système GURPS, qui, bien que différent de ce qu'on a l'habitude de voir, a l'avantage de la clarté. 7 caractéristiques de base vont déterminer les traits généraux de votre personnage, qui seront affinés par 18 compétences dans lesquelles vous allez distribuer des points acquis à chaque niveau. Enfin, des traits particuliers sont acquis tous les 3 niveaux. Parmi eux, on comptera par exemple "rapide à dégainer", "rangement efficient" ou "maître du kama-sutra"...

Un monde en miettes, mais alors quelles miettes!

Le monde de Fallout 2 est extrêmement riche, bourré de quêtes, sous-quêtes et sous-sous-quêtes. Toutes les orientations sont possibles, et votre personnage pourra tout à fait devenir un trafiquant d'esclaves, par exemple. La quantité d'objets est elle aussi phénoménale, au point qu'il existe une série d'objets n'ayant pas d'intérêt particulier dans le jeu, sauf celui de les collectionner. En plus de la taille du jeu, deux éléments de gameplay font leur apparition dans le deuxième volet: d'abord, il y a moyen d'acquérir un véhicule, qui permet très logiquement de se déplacer plus rapidement. Ensuite, l'aspect "équipe" est beaucoup plus poussé, avec beaucoup de personnages prêts à se joindre à vous. Chacun a ses qualités, armes préférées et compétences particulière. De plus, ils ont une conscience bien à eux, et pourront à l'occasion se retourner contre vous s'ils ne sont pas d'accord avec vos choix.
Pendant que j'y suis, les combats se déroulent au tour par tour. Chaque personnage joue, puis le jeu vous laisse la main. Vous disposez d'un certain capital de points d'action que vous pouvez utiliser en mouvement, tir (plus ou moins précis), accès à l'inventaire...

L'inévitable paragraphe technique

D'un point de vue purement technique, le jeu est en vue isométrique, aussi appelée "fausse 3D", car elle correspond à de la 2D avec un point de vue tridimensionnel. Comme l'affichage est composé de simples sprites, il n'est pas nécessaire d'avoir une machine de course pour faire fonctionner le jeu. En fait, n'importe quelle machine capable de faire tourner MacOS X est censée être suffisante. Pour le reste, les performances de chargement et autres dépendent surtout de la qualité de votre disque dur.
La fenêtre de jeu est bloquée en 640x480, et c'est peut-être le seul détail qui trahit vraiment l'âge du jeu... Bien sûr, on aurait aimé quelques résolutions supérieures (surtout les possesseurs d'écrans 22 pouces...) mais on s'en passe facilement tant le jeu est immersif. L'ambiance graphique du jeu est du même ton que l'ambiance générale, c'est-à-dire sombre, glauque, sans concessions.

Conclusion

Le premier volet était un chef-d'oeuvre, sa suite en est largement digne. Univers fouillé, aspect jeu de rôle très convaincant, passionnant, gigantesque... Eh oui, pour un jeu de cette trempe, on sort la boîte à superlatifs. Fallout 2 n'épargne rien au joueur et le joueur en redemande. Si vous cherchez un jeu qui vous occupera pendant les longues soirées d'hiver et que le cynisme ne vous fait pas peur, foncez. Ah oui, et au passage, achetez le premier volet (réédité en version MacOS X par MacPlay dans sa gamme budget) s'il ne fait pas encore partie de votre ludothèque...