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68
Technique
87
Design
75
Interet
  • Command & Conquer : Generals
  • éditeur : Aspyr
  • distributeur : Aspyr
  • type de jeu : Stratégie temps réel
  • configuration : MacOS X 10.2.6, G4/G5 à 1 Ghz, 512 Mo de RAM, 1.6 Go d'espace disque, carte 3D (Radeon 7500/GeForce2 MX mini) aveec 32 Mod de VRAM, lecteur DVD (!)
  • version de test : Version Française
  • les +/- :
    + Gameplay excellent
    + Jouissif
    + Camps diversifiés
    + Graphiquement sympa
    - Gourmand
    - pas de jeu réseau PC vs Mac
    - IA moyenne
    - Pathfinding misérable
    - Scénario discutable
  • fiche de screenshots : Disponible

[24/05/2004 - ]

Ami lecteur, cale-toi dans ton siège, éteins la télé et la radio, vire le journal par la fenêtre, car tu entres ici dans un monde parfait... Où les conflits ne sont pas complexes, où les méchants sont vraiment méchants, les gentils vraiment gentils, où la presse et l'opinion publique sont absentes, où douze malheureux clodos passés malencontreusement sous les chenilles de tes chars ne vont pas créer une affaire d'Etat... et (surtout) où on va pas perdre son temps à négocier avec des tafioles de diplomates qui de toutes façons n'ont rien compris à la beauté de la Guerre. Un conflit, ça se résout à coups d'ogive nucléaire, entre hommes, merde quoi à la fin.

Un futur de rêve

En gros, c'est le ton donné par la cinématique d'intro du jeu. Et l'impression de départ ne va que se confirmer par la suite... Command & Conquer : Generals nous propose clairement dès le menu d'accueil un jeu axé sur de la stratégie temps réel pure, avec un peu de gestion de ressources, utilisant un background légèrement futuriste, et avec, griffonné au stabilo au dos d'un ticket de métro, un vague scénario s'inspirant un (tout petit) peu de la situation géopolitique actuelle. Rassurez-vous, pas besoin de sortir la collection complète du Monde Diplomatique... Il y a dans le jeu trois camps : les USA (=> gentils), le GLA (Global Liberation Army, terroristes et fourbes dans l'âme => méchants) et la Chine (neutres au début, mais attaqués - lâchement, forcément - par le GLA, donc => gentils). Voilà. Pour le scénario... La Chine se fait donc attaquer - lâchement, répétons-le - par le GLA, réplique avec toute la finesse dont l'armée du Peuple est capable (chars, hacking, napalm et arme atomique à gogo), met à genoux le GLA, mais pas suffisamment car celui-ci se relève et attaque tout le monde (à coups de bombes humaines, SCUDs, anthrax et compagnie), y compris - horreur et putréfaction - les USA, qui se sentent de leur devoir de gendarme du Monde de rétablir l'ordre... Bref, parachutages, pilonnages, chirurgicaux ou pas, snipers... Vous avez compris l'idée. On est d'accord ou pas avec le fond, pour ma part j'ai trouvé le trait tellement gros qu'au final j'en riais. Néanmoins, soyez conscients que ce jeu véhicule des opinions fortement orientées, et qui sont encore renforcées par les ordres de missions ou les commentaires des unités. Donc, si vous ne pouvez pas jouer à un jeu qui n'est pas du même bord que vous, laissez tomber. Pour les autres qui savent que "<i>it's just a game</i>", passons à la suite.

L'attentat suicide, nouveau concept de gameplay

On retrouve avec bonheur les réflexes du jeu de stratégie temps réel "standard", c'est-à-dire la base à développer, les ressources à récolter, les unités à produire et le camp de l'adversaire à réduire en cendres. Le principe de base est bien connu pour quiconque a touché à Warcraft/Starcraft/Age of Empires/etc.
Les petits ajouts au gameplay apportés par C&C Generals sont les suivants : d'abord, les attaques/défenses des unités suivent un schéma feuille/caillou/ciseau très fort. Telle unité sera donc excellente contre les soldats, mais inutilisable contre des blindés. Telle autre sera le cauchemar des avions, mais ne pourra presque rien contre les défenses de base. On signalera également que chaque camp dispose d'un bâtiment "ultime" permettant de faire une attaque de zone à distance toutes les 4-6 minutes (selon le camp).

Autre ajout, le système d'expérience. Les unités ayant pris une part active à des combats monteront en expérience et deviendront donc plus solides, plus forts, voire même plus rapides... Le résultat est simple et efficace, et favorise le joueur qui fait attention à ses unités.
Les unités ne sont d'ailleurs pas les seules à obtenir de l'expérience : au fur et à mesure des combats, le joueur obtient aussi de l'expérience, qui se matérialise sous forme d'étoiles de général. Ces étoiles permettent d'acquérir des pouvoirs spéciaux, comme l'accès à certaines unités (les Pathfinders US ou les Nuke Cannons chinois sont dans ce cas), une guérison de zone ou la possibilité d'appeler une frappe aérienne sur n'importe quelle zone découverte de la carte.
En parlant de frappes aériennes, signalons la gestion intéressante des forces aériennes : les avions ne peuvent être construits que depuis un aérodrome (logique) et occupent un hangar sur cet aérodrome (moins courant). Sachant qu'il n'y a que quatre hangars par aérodrome, il faut donc construire deux aérodromes pour avoir 8 avions... Sans compter le prix de l'ensemble, élevé. De plus, avant de pouvoir intervenir, les avions doivent décoller et se mettre en formation, ce qui prend un certain temps... Bref l'amateur d'attaque aérienne seule aura quelques soucis.

Et l'armée de Libération du Luxembourg dans tout ça ?

Comme dit plus haut, Command & Conquer : Generals propose trois camps au joueur, tous bien différents. Le premier camp proposé est la Chine. En quelques mots, la force de ce camp réside dans ses blindés, diversifiés et rapides à produire. On notera aussi la possibilité de créer rapidement une grande quantité d'infanterie et des "propaganda towers" permettant de soigner les unités. Mention spéciale au char Overlord, sur lequel peut être montée une de ces tours ou un bunker, ou des gatlings... Sinon, la Chine tire sa force de ses multiples pouvoirs spéciaux de pilonnage, ses hackers et finalement son missile nucléaire qui met tout le monde d'accord. Au niveau aérien, un seul type de chasseur-bombardier, mais vite produit et plutôt efficace.

La Global Liberation Army met quant à elle l'accent sur les unités suicides, camouflables, et qui iront se jeter dans la joie et le TNT sur leurs adversaires. On notera de bonnes capacités de défense, des véhicules rapides et agiles, par contre une relative misère du côté blindés. Quant à l'aérien, le néant... La deuxième force du GLA, c'est surtout la possibilité d'interdire rapidement des zones grâce à des SCUDs ou des tracteurs bourrés de produits chimiques/bactériologiques. Mention spéciale au bâtiment ultime, le SCUD Storm, mon préféré.
Enfin, les USA. Leur grande force est la profusion d'unités aériennes (dont le Comanche, miam!) ainsi qu'une bonne qualité globale des unités terrestres. On notera surtout le pathfinder, un sniper camouflé, qui devient vite la hantise des soldats adverses. Par contre, le bâtiment ultime fait un peu pauvre avec son super-rayon... De plus, leurs capacités en défense sont plutôt maigres.

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On en a beaucoup parlé, le gros défaut de ce jeu est sa gourmandise. Testé sur un PowerBook 15" 1.25 Ghz/512 Mo de RAM/Radeon 9600 Pro 64 Mo, le jeu se révèle jouable en 800x600, mais moyennement réactif. Difficile de dire d'où vient cette lenteur (aussi constatée sur la version PC). On notera également que le pathfinding se ridiculise souvent, incapable d'amener correctement à destination un groupe de plus de quelques unités... Irritant. Dans l'ensemble, la gestion de groupes est pénible. L'intelligence Artificielle, quant à elle, est loin de sortir du lot. Elle se contente en général d'envoyer vagues après vagues d'assaut, sans trop se demander pourquoi elle se fait rétamer à chaque fois... Il y a de l'effort à faire de ce côté-là, m'sieur Westwood. Les niveaux de difficulté influent principalement sur la quantité d'unités présentes sur la map (et sur le niveau de développement max lorsqu'on joue en skirmish).

Du point de vue graphismes, ce jeu est plutôt agréable (mais c'est bien sûr une question de goûts). On notera cependant un aspect des unités très carré (bon, si ça permet d'en afficher beaucoup, ne nous plaignons pas trop). Les effets graphiques sont sympas (mention spéciale à l'explosion atomique), les traces des véhicules restent, l'écran tremble à chaque explosion un peu forte... La musique est, elle, passable sans plus, mais comme souvent, on la coupera assez vite.
Du point de vue du jeu réseau, Generals (en plus des options standardes) est compatible GameRanger, et on y trouve généralement quelques parties en cours. Heureusement, car le jeu en réseau contre des adversaires sur PC n'est pas possible... La faute à d'obscurs problèmes de synchronisation.

Conclusion

Un bon jeu, d'accord, mais rien de plus. On prend du plaisir en jouant, mais une somme de petits défauts techniques viennent casser ce plaisir. C'est bien dommage, car la bonne balance entre les camps permet des parties intéressantes, et la multitude d'attaques fourbes possibles offre des moments carrément jouissifs... Sans compter le gameplay, parfaitement maîtrisé et qui fait honneur à la série. Reste l'aspect propagande... qui sera ou non supportable, selon les sensibilités de chacun. Bref, à conseiller seulement aux fans de strat' temps réel qui se sont lassés de Warcraft III et d'Age of Mythology ou qui voudraient du neuf.