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Technique
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Design
89
Interet
  • Civilization : Call to Power
  • éditeur : MacSoft
  • distributeur : MacSoft
  • type de jeu : Stratégie / Gestion
  • configuration : PowerPC 180 Mhz, MacOS 7.6, 64 Mo de RAM, 300 Mo de disque dur
  • version de test : Version Française
  • les +/- :
    + C’est Civilization...
    + le graphisme tout mignon
    + le jeu qui vous seconde sans s’imposer
    + les nombreuses fins possibles
    + les points de travaux publics
    + l’intelligence artificielle
    + le mode hotseat
    - pas d’évolution réelle par rapport à Civ II – tendance de l’IA au bourrinage en fin de partie – pas très ergonomique parfois – version anglaise seulement
  • fiche de screenshots : Disponible

[16/03/2004 - ]

Que voilà une grande série entachée par les disputes mesquines des hommes... Sid Meier, vous connaissez? Sans doute un des programmeurs de jeux vidéos les plus vénérés de la planète, à côté de John “Quake” Carmack et de Peter Molyneux. Et ce surtout (uniquement?) à cause de la série des Civilization...
Jusqu’ici, deux numéros étaient sortis, justement nommés Civilization I et II. Peu après la sortie du second, Sid Meier s’était fâché avec le reste de l’équipe d’Activision et avait créé Firaxis Games, non sans intenter un procès ou deux à son ancienne équipe, concernant les droits du nom “Civilization”...
Le résultat de toute cette histoire, c’est que les joueurs PC (et, six mois plus tard, les joueurs Mac) se retrouvèrent avec deux jeux dérivés de Civilization: d’un côté, Sid Meier’s Alpha Centauri, comme son nom l’indique développé par le Maestro, et de l’autre Civilization: Call to Power, développé par l’ancienne équipe de Civilization, et dont le projet était dirigée par Cecilia Barajas, ancienne directrice sur Zork Nemesis. Inutile de dire que pour les fans un Civilization non développé par le Maître ne pouvait être que raté... Heureusement pour nous les joueurs, les fans ont eu tort.
Petite précision en passant, Call to Power n’est PAS Civilization III, plutôt un Civilization 2.5... Civilization III est actuellement développé chez Firaxis Games et se nommera certainement Sid Meier’s Civilization III...

Echange tête nucléaire contre cuirassé, état neuf

Pour ceux qui souhaitaient de la nouvauté, ils seront déçus: le principe n’a absolument pas changé depuis Civilization II. Rappelons-le pour ceux qui auraient eu le malheur de ne jamais jouer à ce jeu: la série des Civilization vous propose de prendre en main la destinée d’une portion de l’humanité, des premiers colons de la fin de l’antiquité (– 4000 avant J.-C.) jusqu’à l’an 3000 après J.-C. Le jeu se déroule au tour par tour, pendant lesquels vous colonisez, combattez, découvrez, envahissez, rusez et machiavélisez, tout cela dans un seul but: édifier la plus belle des civilisations de tous les temps.
Au début d’une partie solo, vous choisissez votre civilisation, le niveau de difficulté, la taille de la carte, le nombre de civilisations adverses (de 3 à 7) et finalement une série de paramètres qui détermineront l’aspect général de la carte sur laquelle vous allez jouer. Vous cliquez alors sur “Launch”, et le programme génère aléatoirement une carte selon les spécifications que vous lui avez désignées. Ce système de carte générée permet bien entendu de disposer d’un terrain différent à chaque partie, ce qui contribue énormément à la richesse de ce jeu. Signalons au passage la présence d’un éditeur de carte qui permet d’éditer quasiment n’importe quoi...
Vous vous retrouvez alors avec un “Settler” (colon) qui va vous permettre d’édifier la première ville de votre civilisation. Chaque ville rapporte plus ou moins de production, de nourriture et d’argent, selon sa taille et son environnement immédiat (le dilemme – où placer sa ville afin qu’elle rapporte un max?). La production servira à édifier des constructions qui amélioreront votre ville, style murailles, place du marché ou aéroport. Il existe également des constructions appelées merveilles, qui ne peuvent être construites qu’à un seul exemplaire lors d’une partie, et qui apportent un bonus substantiel à la civilisation qui les ont édifiées. La production servira aussi à entraîner de nouvelles troupes, comme des soldats ou de nouveaux “settlers” prêts à fonder de nouvelles villes. La production a finalement une autre utilisation, celle d’emmagasiner des points de travaux publics. C’est une innovation importante par rapport à Civilization deuxième du nom: pour ceux qui y ont joué, rappelez-vous le problème que c’était de devoir entraîner des “settlers” spécialement dédiés à la construction de routes, de mines ou d’autres infrastructures dédiées à l’amélioration de la production des villes, alors qu’ils auraient eu des choses bien plus importantes à faire, comme fonder des villes ou découvrir le monde par exemple... Eh bien, dans Civ CTP, fini ces soucis, toutes les infrastructures sont construites à l’aide des points de travaux publics et ne dépendent donc plus des “settlers”...
Autre aspect du jeu: la science. Elle tient une grande importance dans Civilization, car c’est elle qui amène toutes les innovations comme de nouveaux bâtiments, de nouvelles troupes plus modernes ou de nouveaux types d’infrastructures. L’arbre technologique du jeu est très grand, comptant une bonne centaine de technologies à découvrir... Inutile de préciser que le nombre d’unités, de bâtiments et de merveilles à découvrir est proportionnel au nombre des technologies, donc très élevé... En fait, en chiffres purs, le nombre d’éléments total est un peu plus élevé que dans Civilization II (une dizaine d’éléments supplémentaires pour chacun des domaines), mais en réalité, la quasi-totalité des bâtiments, unités et merveilles sont des nouveautés. Pas de problème donc au niveau de la richesse.
Finalement, la qualité de votre civilisation, vos revenus et votre réputation générale dépendront également du type de régime que vous aurez choisi... Cela va de la démocratie à l’anarchie, en passant par le fascisme ou la théocratie, ou un autre des 12 régimes disponibles.

Parlons technique

La première amélioration qu’on constate immédiatement par rapport au précédent Civilization, c’est bien sûr le graphisme. Résolution supérieure, milliers de couleurs, unités qui possèdent des animations... La carte de jeu est enfin vivante et très colorée. L’aspect sonore n’est pas en reste, avec des bruitages agréables. Mais l’amélioration vraiment sympathique par rapport à l’ancien Civilization, c’est l’intelligence artificielle (IA). L’ordinateur sait enfin se battre, évite les comportements crétins, vous prépare des trahisons et n’a aucune morale, n’oublie jamais les sales coups que vous avez pu lui faire, cherche la moindre occasion de se venger, quitte à devoir jouer les hypocrites pendant une certaine période s’il se considère trop faible par rapport à vous. A l’inverse, une amitié constante avec une civilisation contrôlée par l’ordinateur pourra vous apporter des cadeaux inattendus en cas de coups dur. Une seule exception à cela: quand votre victoire approche, toutes les autres civilisations vous agressent sans autre forme de procès, quel qu’ait été votre comportement lors de la partie... Logique, mais un peu lourd. La diplomatie tient une part importante dans le jeu (même si à mon goût cela reste encore un peu léger par rapport à ce qu’on pourrait avoir... Mais je suis quelqu’un de difficile). Quant au commerce, tout en remplissant vos caisses, il vous permettra aussi de soigner vos relations... ou de les dégrader.
Pour en finir avec la technique, signalons que Call to Power est très gourmand en mémoire vive (comme la plupart des jeux portés par Westlake Interactive. 64 Mo suffisent normalement, mais plus de mémoir vive permet au jeu de se sentir à l’aise...

Chic, j’ai trouvé un défaut

Un jeu aussi complexe possède bien entendu une interface à sa mesure... Autant être clair, cette interface est un vrai labyrinthe... Les menus sont (très) nombreux, et même si un effort visible par rapport au précédent Civilization a été fait, l’ergonomie laisse encore à désirer. Bon point par contre pour une série de petits ajouts bienvenus. On citera par exemple: la possibilité de mettre en queue les constructions à effectuer dans une ville, la possibilité d’engager la production d’une ville dans une certaine direction (croissance, finances, etc.), ou le système de “waypoints” évitant d’avoir à bouger toutes ses troupes les unes après les autres à chaque tour de jeu... Contrairement à Civilization II, le jeu vous laisse maître de vos choix et évite les conseils qui pour la plupart étaient plutôt crétins...

Et le multijoueur?

Etape à présent incontournable pour un jeu de stratégie, Le mode multijoueur de Civilization: Call to Power vous propose quatre options: tout d’abord un classique mode TCP/IP (réseau de type LAN ou par internet), un mode exclusivement internet permettant de se connecter à des serveurs sur lesquels se retrouvent les joueurs (à noter que les fois où je me suis connecté à ces serveurs, ils étaient quasi déserts), un mode de jeu par email, et finalement (à mon avis le mode le plus intéressant) un mode de jeu hotseat: le hotseat consiste simplement en une partie sur laquelle chaque joueur joue son tour l’un après l’autre sur la même machine. Avantages: c’est convivial et ça ne nécessite pas de réseau...
Tous les modes acceptent indifféremment un mélange de joueurs humains et dirigés par l’ordinateur. Pour les modes TCP/IP et internet, le jeu vous demande de vous créer un profil qui sera réutilisé par la suite. Finalement, il faut noter que Call to Power gère très bien les plantages éventuels d’un joueur, en offrant sa civilisation à l’intelligence artificielle, et en lui permettant de la reprendre (attention alors à créer une partie ouverte).

Révolution ou évolution?

La comparaison avec le précédent Civilization est inévitable. Commençons par une constatation simple: le principe de jeu n’a pas varié d’un millimètre (sauf peut-être en ce qui concerne les nouveaux points de travaux publics). Ce Civilization: Call to Power est un Civilization II repeint, enrichi, lustré à la cire et conçu pour simplifier la vie du joueur tout en lui procurant un jeu riche et passionnant. Ce jeu est le digne successeur des précédents Civilization et s’impose facilement comme le meilleur de la série. Reste une dernière comparaison, celle avec Sid Meier’s Alpha Centauri. Autant Call to power est surtout une amélioration très réussie de Civilization II, autant Alpha Centauri est, à mon goût, plus recherché, tentant d’apporter de réelles nouveautés tout en restant fidèle au principe de base. Si vous désirez plus de détails sur Sid Meier’s Alpha Centaury, je ne peux que vous conseiller de lire notre test de ce jeu.Pour finir, je ne peux que recommander ce jeu aux personnes qui n’ont jamais joué à un Civilization. Le principe de base est toujours aussi génial, très bien exploité et vous cloue à votre chaise pour des nuits entières... Les personnes qui possèdent déjà Civilization II, par contre, ont le droit d’hésiter.