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82
Technique
75
Design
83
Interet
  • Caesar 3
  • éditeur : Impressions
  • distributeur : Sierra
  • type de jeu : Gestion
  • configuration : PowerPC 603 à 180 Mhz, 32 Mo de RAM, 150 Mo de Disque Dur
  • version de test : Version Française
  • les +/- :
    + Ils sont fous ces Romains
    + Très beau graphiquement
    + Les interventions divines
    + Le commerce
    + On a rarement le temps de s’ennuyer
    + La grande clarté des calques
    + L’éditeur de scénarios
    - La difficulté – Pas de gestion des saisons – L’IA des armées ennemies, proche de celle d’un haricot
  • fiche de screenshots : Disponible

[16/03/2004 - ]

Vous vous rappelez à l’école, les premiers cours d’Histoire où on commençait à mettre un peuple et des noms derrière ces fameux Romains auxquels Astérix et Obélix flanquaient des baffes? L’émerveillement face au raffinement de la civilisation romaine (du point de vue de l’époque bien sûr), face aux victoires militaires, aux conquêtes, Cicéron, César, Auguste, Horace etc... Je ne sais pas si ça a été le cas pour vous, mais moi j’ai toujours été fasciné par les Romains, au moins depuis Astérix.
Heureusement, Impressions Games existe, et nous permet de revivre l’époque romaine depuis notre Macintosh, du moins lorsque Sierra daigne éditer ses jeux sur notre plate-forme (fine allusion à la sortie abandonnée de Pharaoh, un jeu basé techniquement sur Caesar III, mais dans l’époque égyptienne).

Mais qu’est-ce, au fait?

En deux mots, Caesar III est un Sim-City-like. Vous vous retrouvez dans la peau d’un gouverneur de province, chargé par l’empereur d’étendre la gloire de Rome aux quatre coins de l’Empire, que ce soit par la pierre ou par le fer. Vous érigerez des cités, ferez du commerce et vous battrez contre des tribus et des armées ennemies... Je vous rassure tout de suite, pour un Sim-City-like, on ne s’ennuie pas...

Le principe

Lorsque vous commencez, vous vous retrouvez face à une plaine. Vide. Enfin... pas si vide que ça finalement. On va dire vide seulement de toute civilisation, car sur cette plaine, couverte de montagnes, de forêts et de plans d’eau, s’ébattent fréquemment des troupeaux (malheureusement seulement là pour la décoration...). De plus, cette plaine qui représente votre province est traversée par une route. Et cette route va rapidement devenir l’artère principale de votre ville: c’est en effet elle qu’empruntent les colons lorsqu’ils viennent s’installer dans votre cité. De plus, c’est elle qu’emprunteront les marchands venus faire du commerce dans votre cité. Et c’est souvent à partir d’elle que vous commencerez à bâtir.
Le nombre de bâtiments différents est élevé: sans compter les différents stades de croissance des maisons d’habitation (une cinquantaine je pense), on peut dénombrer plus d’une septantaine de bâtiments, ayant tous des fonctions bien particulières, que ce soit dans les domaines de l’éducation, de la santé, des loisirs, de la vie publique, de l’ingénierie, de la sécurité ou de l’industrie. La variété est réellement au rendez-vous, surtout compte tenu du fait que le design de certains bâtiments évolue selon la valeur des environs.

Tout est dans l’ambiance

La grande réussite du jeu est dans l’ambiance: dès qu’on a posé les premiers édifices, des personnages se mettent à se promener dans la ville. Chacun d’eux a une fonction, et on peut l’interroger à tout moment – grâce à un banal commande-clic – sur son état d’esprit du moment. Outre le fait que cela permet d’avoir rapidement une idée sur les problèmes principaux de la ville, et aussi de connaître l’avis de “l’homme de la rue” sur votre cité, c’est une bonne source de gags de la part des programmeurs. A ce propos, la version française – intégrale – mérite pour une fois des compliments: les traductions sont justes, les voix sont plutôt agréables (du moins comparées aux voix d’amateurs du théâtre de Trifouillis-les-Oies auxquels les francophones ont d’habitude droit), et les doubleurs se sont même permis quelques clins d’oeil: par exemple, je suis prêt à parier que la voix des marchands a été copiée sur la voix d’Epidemaïs, le marchand phénicien des dessins animés d’Astérix!
Toujours dans le chapitre de l’ambiance, tous les bâtiments disposent d’une animation et, quel que soit le quartier dans lequel on se trouve, de nombreux bruitages donnent l’impression d’une activité intense. Dernière chose, la musique est vraiment bien et sait mettre en valeur la vie quotidienne de votre cité.

Un Sim-City comme les autres?

Eh bien, sincèrement non. Caesar III offre toute une palette d’idées (dont certaines étaient quand même déjà présentes dans Caesar II) qui, à mon goût, le hissent au-dessus de la plèbe habituelle des Sim-City: tout d’abord, bien sûr, l’époque choisie demande d’autres préoccupations que la construction et la remise en état des centrales électriques. Pas besoin de relier chaque maison à un réseau de tuyauterie d’eau, une fontaine au milieu du quartier suffit. J’ai également beaucoup apprécié le principe des citoyens qui se promènent dans la ville et offrent leurs services: par exemple, un employé des thermes va partir du lieu où il travaille, et toutes les habitations à côté desquelles il passe ont l’accès aux thermes garanti. Cela oblige à développer un réseau de chemins le plus efficace possible et introduit le hasard dans le jeu (“vazyyy.... tourne à gauche, va pas tout droit!”). Les développeurs ont également eu une excellente idée en ce qui concerne les finances: bien sûr les impôts sont là, mais il existe souvent un moyen plus rapide et plus juteux: le commerce. Si vous vous débrouillez bien, vous pouvez rapidement amasser une petite fortune. J’ai beaucoup apprécié ce principe, bien meilleur à mon goût à celui qu’ils avaient imaginé pour le mort-né Pharaoh (des mines d’or).
Autre idée géniale des développeurs: les Dieux. Cinq divinités qu’il faudra constamment chouchouter afin qu’elles ne se mettent pas en colère... C’est que c’est facilement froissable, une divinité. Le bon côté, c’est que lorsque les Dieux sont particulièrement heureux, le joueur bénéficie de bonus sympathiques (style un grenier entier rempli de réserves).

Il sentait bon le sable chaud, mon légionnaiiiireu

[p]Dans les autres éléments excellents, il y a la gestion militaire: ben oui, Rome a des ennemis. Rapidement, il faudra préparer des armes, construire des fortins et des remparts, entraîner des légions. Sur les remparts, on pourra ajouter des tours sur lesquelles sont placées des balistes meurtrières. La construction des défenses de la ville devient un vrai plaisir. Et lorsque les armées ennemies débarquent, on peut jouer au petit général en plaçant ses légions et en leur donnant des ordres de formation. Mais même si un peu de stratégie est possible, ne vous attendez pas à des miracles d’intelligence artificielle de la part de l’ordinateur... Un éléphant carthaginois ayant passé mes défenses s’est ainsi arrêté face à un morceau de muraille, alors que la route qui conduisait au centre ville était à côté... Inutile de préciser que, si vous perdez la bataille, les armées ennemies vont se faire un plaisir de raser votre ville maison après maison.
<br /> Pas besoin d’ailleurs d’armées ennemies pour détruire votre ville: un incendie, une épidémie ou des maisons qui s’écroulent suffiront... Vos citoyens peuvent également se révolter s’ils n’ont pas assez à manger ou s’il y a trop de chômage... sans oublier les tribus indigènes qui voient souvent d’un mauvais oeil la compagnie des Romains et qu’il faudra évangéliser.
Heureusement, vous n’êtes pas seul: une douzaine de conseillers vous donnent toutes les informations dont vous pouvez avoir besoin. De plus, une série de calques permettent d’avoir toutes les informations possibles et imaginables sur les problèmes de la cité, l’accès à l’eau ou la fréquentation des théâtres... Bon point pour la lecture de ces calques, très agréable.[/p]

L’aspect technique

Visuellement parlant, Caesar III est très agréable. Même pour de la 2D, les bâtiments et les personnages sont bien détaillés et bien animés, et la palette de couleurs a été bien choisie. De plus, il y a trois environnements différents (Nord de l’Europe, Sud de l’Europe, Afrique du Nord–Moyen-Orient), ce qui rompt la monotonie entre les différents scénarios. On aurait juste souhaité la gestion des saisons (neige etc.), par exemple. De nombreuses vidéos, de bonne qualité, viennent appuyer les grands moments de votre cité.
A un niveau plus technique, trois résolutions sont proposées, du 640x480 au 1024x768. La configuration minimale est un PowerPC à 100 Mhz, bien que je conseillerais plutôt 180 Mhz pour avoir du plaisir, même si le jeu n’est pas trop gourmand en puissance. Par contre, prévoyez une bonne petite quantité de RAM: 32 Mo + mémoire virtuelle comme minimum absolu. Comme d’habitude, un “petit” G3 avec 64 Mo de RAM permet un jeu parfait.
Dernière chose concernant la technique, le jeu ne comporte quasiment aucun bug... c’est devenu suffisamment rare pour être signalé.

Bref...

Vous l’avez compris, Caesar III est un bon jeu, que je recommande volontiers. L’idée de participer à l’agrandissement de l’Empire Romain (la carte de l’Empire Romain est disponible à tous moments) est excellente, la campagne est bien construite: passé les scénarios de tutorial (bien faits à propos, malgré l’obligation de remplir une condition bien précise – genre “remplir le grenier” – pour passer au stade suivant), on a toujours le choix entre une province calme avec des conditions de victoire élevées et une province agitée avec des conditions de victoire plus modestes. Au fil de la campagne, on découvre de nouveaux bâtiments, de nouveaux obstacles...
A côté de la campagne principale, vous pouvez également vous lancer dans de simples scénarios. On peut en trouver énormément sur Internet (jetez un coup d’oeil sur http://caesar3.heavengames.com par exemple... ou alors sur le site officiel pour une liste de links ou la liste complète des bâtiments). De plus, un éditeur de scénarios est inclus avec le jeu. Son utilisation est plutôt facile, et il permet de reconstruire quasiment n’importe quel scénario de la campagne. Grâce à cet éditeur, la durée de vie de ce jeu est quasiment infinie.
J’ai malgré tout quelques critiques: la première concerne la difficulté, qui est assez élevée dès le départ (je crois qu’elle est cependant réglable en cours de jeu). Autre chose, mais c’est une critique qu’on retrouve pour tous les Sim-City-like, il arrive que le programme se comporte bizarrement lors de la croissance de la ville. Cela arrive cependant assez rarement, beaucoup moins que dans Caesar II en tout cas.
En conclusion, ce jeu est très bon, mais ça reste un Sim-City... Si vous n’aimez pas le genre, vous aurez de toute façon du mal à entrer dans ce jeu. Pour les autres, sachez simplement que je suis resté scotché suffisamment longtemps devant mon écran pour pouvoir déclarer que Caesar III est à mon goût le meilleur Sim-City-like actuellement.