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Technique
86
Design
94
Interet
  • Neverwinter Nights
  • éditeur : MacSoft
  • distributeur : MacSoft
  • type de jeu : Jeu de rôle
  • configuration : G3/G4 à 500 Mhz, 256 Mo de RAM, MacOS X 10.2.6, carte 3D avec 32 Mo de VRAM
  • version de test : Version Import US, mais version FR disponible
  • les +/- :
    + l'intégration des règles de Donjons & Dragons
    + bon moteur graphique
    + durée de vie infinie
    + jeu en réseau grandiose
    + les vaches (comme dans tout bon jeu de rôle)
    - on veut l'aurora toolset
    - quelques textures ratées
    - Intelligence artificelle pas toujours au top
  • fiche de screenshots : Disponible

[16/03/2004 - ]

Mon nom est Black Berue, magicienne diplômée de la guilde de lanceurs de sorts, et accessoirement héroïne de jeux de rôle sur ordinateur. Depuis m'être trouvé des ascendances divines lors de promenades le long de la Côte des Epées, et malgré le fait que le Trône de Bhaal n'ait pu être reconquis par mes soins faute d'éditeur, je me suis retrouvé pendant quelques temps sans emploi.
Heureusement, la vie de héros a ses avantages... Parmi eux, celui-ci : on trouve toujours une bande de bras cassés pour faire appel à ses services...

Le frittage de monstres, un art de vivre

Ce coup-ci, les bras cassés viennent de la ville de Neverwinter. Cette petite ville est célèbre dans tout Faerun pour ses ponts et sa météo plus réchauffée que celle des environs. Mais il s'avère qu'une épidémie bien mortelle bien méchante se soit abattue ces derniers temps sur cette charmante bourgade... Et pour ne pas arranger les choses, de nombreux soucis annexes sont apparus : le quartier des docks a été envahi par des malandrins, la prison du coin est devenue une passoire dont les anciens prisonniers se servent comme base arrière, et les morts tous frais des bas quartiers se relèvent, refusant le dernier sommeil.
Forcément, il faut un héros pour mettre de l'ordre dans ce grand foutoir, trouver les coupables, et les châtier par le fil de l'épée comme il se doit... Coup de bol, vous passiez dans le coin. Vous commencez l'aventure dans l'académie de la ville, qui représente un tutorial plutôt bien fait qui permet de se familiariser rapidement avec le jeu, tout en plongeant le joueur directement dans le scénario.

Zi way of zi warrior

Parlons un peu du jeu : Neverwinter Nights est basé entièrement sur la 3e édition des règles de Dungeons & Dragons, ce qui apporte évidemment une sérieuse assise à l'aspect rôliste du jeu ; en effet, ces règles ont déjà durablement fait leurs preuves.
Pour les personnes qui ont déjà joué à Baldur's Gate I & II (basés sur la 2e édition des mêmes règles), la transition sera peut-être un peu plus délicate que prévue. En effet, les règles de la 3e édition ont été revues en profondeur pour proposer aux joueurs une plus grande flexibilité, tout en gardant les spécificités de chaque classe de personnage. A présent, la création d'un personnage s'effectue comme suit : choix de la race, puis de la classe (jusque là pas de particularités), puis choix des compétences (genre connaissance, crochetage ou acrobatie), choix des dons (ambidextrie, école de magie favorite...) et enfin la distribution des points de compétence. Le système de compétences et de dons permet comme dit plus haut une plus grande flexibilité : un magicien est à présent capable d'apprendre à crocheter des portes : simplement, puisque ce n'est pas sa spécialité, cela sera plus "cher" pour lui que pour un véritable voleur... Dans le même ordre d'idée, notre magicien pourra apprendre à utiliser des armures : cette fois, cela lui coûtera un don, et de plus il devra toujours se plier aux malus imposés par le port d'une armure...

C'est jouable au moins ?

L'habitué de Baldur's Gate aura un autre choc... L'équipe d'aventuriers dans l'aventure principale est à présent réduite à sa portion congrue : le personnage du joueur, un personnage non joueur, potentiellement une créature invoquée, et pour finir cette foule, les magiciens et sorciers ont la possibilité d'appeler un animal familier... Oui, cela nous fait quatre personnages dont deux bestioles au grand maximum. Ceux qui râlaient avec leur demi-douzaine de brutasses sous Baldur's Gate en seront pour leurs frais. Pire, seul le personnage du joueur est directement contrôlable. Pour les autres, seuls des ordres généraux (attaquez le plus proche, repliez-vous, bougez plus, faites des cocottes en papier) sont disponibles... Inutile de dire que l'aspect tactique de la famille de Baldur fait cruellement défaut. Pour rattraper le coup, la 3D ajoute une très bonne gestion des lignes de vue, et permet des zones sombres et brumeuses qui influent (bien logiquement) sur la vision... Cependant, on regrette les files d'ordres que l'on donnait à nos braves petits guerriers.
Pour être franc, ce nouveau système serait tout à fait acceptable si l'intelligence artificielle des alliés suivait... Vous l'avez deviné à mon ton sceptique, ce n'est que moyennement le cas. Il arrive fréquemment à nos suivants de se retrouver bloqués face à un obstacle infranchissable genre une porte... ouverte, qui plus est. Quant aux lanceurs de sorts, leurs stratégies sont loin de ce qu'on pourrait normalement attendre d'eux. De plus, le système de reconnaissance ami/ennemi a quelques défauts. Expérience vécue : après qu'une boule de feu de ma magicienne ait malencontreusement frappé un coffre qui se trouvait dans une pièce, les membres de mon équipe ont par la suite considéré tous les coffres comme des monstruosités aux dents longues - et les attaquaient dès que je tentais d'en ouvrir un. Lourdingue. Pour achever, on signalera que dans le jeu de base, l'inventaire des personnages non joueurs de l'équipe n'est pas gérable... L'addon Shadows of Undrentide est nécessaire pour ajouter cette fonctionnalité.

De la troidé partout

Niveau graphique, chez Bioware, on a mis les petits plats dans les grands... Le moteur graphique est particulièrement réussi, permettant effets de réflection et effets spéciaux (notamment pour les sorts) catégorie "arrachage de rétine". Globalement, les textures sont fines, même si pas toutes absolument réussies... Cela n'empêche pas l'ensemble du jeu d'être plutôt agréable à l'oeil. Du côté des animations, que du bon là aussi. Les personnages disposent d'une grande collection de mouvements, et les combats réussissent à allier les règles de Donjons & Dragons avec une bonne qualité visuelle. Mention spéciale aux personnages moines dont les animations de combat à mains nues sont particulièrement réussies.
Par contre, tout cela vient bien évidemment à un coût... matériel. Pour pouvoir pleinement profiter de ce jeu, mieux vaut disposer d'une bonne machine... Il faut par contre relever que les développeurs ont fait de grands efforts pour permettre à des configurations considérées comme plutôt faiblardes de pouvoir profiter du jeu. Certaines personnes jouent à ce jeu sur des iBooks 500 Mhz sans trop se plaindre. Cependant, on ne saurait trop conseiller une carte graphique solide et une bonne quantité de mémoire...

"Le maître, ici c'est moi !" (Slug, Apple Expo 2003)

La grande force de Neverwinter Nights ne réside cependant ni dans son moteur graphique, ni dans la campagne solo. En effet, le jeu dispose d'une architecture réseau qui lui permet de retrouver de façon informatique les jeux de rôle papier avec maître de jeu dirigeant à sa guise la partie... La version PC du jeu dispose même d'un set d'outils d'édition appelé l'Aurora Toolset qui permet de créer à peu près tout ce qui passe par la tête des utilisateurs : que ce soit une carte, de nouveaux objets, des compétences modifiées, ou carrément une campagne complète, ces outils sont rapidement devenus légendaires par leur facilité d'utilisation. Malheureusement, ils ne sont pas fournis avec la version Mac... La faute à une version PC beaucoup trop dépendante du système, qui aurait obligé à pratiquement réécrire entièrement les outils... Les développeurs estimaient le travail supplémentaire pour porter les outils à plus de six mois.
Heureusement, les scénarios créés par les PCistes à l'aide de ces outils sont parfaitement compatibles avec la version Mac. C'est d'ailleurs la grande force du jeu : la quantité de scénarios présents sur le Net rend la durée de vie de Neverwinter Nights quasiment infinie. En fait, la compatibilité est telle que l'addon Shadows of Undrentide, récemment sorti sur PC, est installable tel quel dans la version Mac !

Conclusion

Bioware nous avait habitué à de grands jeux... Ce n'est sûrement pas Neverwinter Nights qui va ternir cette réputation. Même si on peut regretter une campagne solo pas autant réussie que ne l'étaient celles de la série des Baldur's Gate, l'architecture réseau du jeu ainsi que la possibilité d'utiliser à peu près n'importe quel scénario créé par les milliers de fans rend ce jeu tout simplement nécessaire pour tout amateur de jeux de rôle. Et la qualité de l'intégration des règles de Donjon & Dragon ne fait qu'ajouter au bonheur... Le reste n'est que pinaillage.