[16/03/2004 - Slug]
Il est des jeux où il vaut mieux être zen, voire même très zen avant de les aborder. Car Return to Castle Wolfenstein, suite du premier FPS jamais sorti, vous en met plein la vue tout en vous choquant à plus d'une reprise. Et pourtant je ne suis pas un enfant de chœur. Âmes sensibles s'abstenir.
Le scénario ? Entre Seconde Guerre Mondiale et Film Fantastique!
Il y a bien longtemps, sévissait Heinrich, un prince Saxon persuadé à la lumière de textes anciens d'une filiation directe entre les Thules et son peuple. Il décida donc de s'approprier les pouvoirs maléfiques des Thules grâce à un rituel et réussit à lever une armée de chevaliers zombies. Après qu'il eut dévasté une bonne partie de l'Europe, apparut un moine mystérieux qui réussit à détruire l’armée zombie, et à tuer Heinrich. De là, plus personne n'entendit plus parler d'Heinrich, jusqu'au début du 20ème siècle et à l'arrivée du fascisme en Allemagne, qui s'accompagna d'un regain d’intérêt pour les sciences occultes. Hitler étant prêt à tout pour battre les alliés, il chargea le sinistre chef des SS, Heinrich Himmler, de créer un bataillon spécial de SS grâce a des manipulations occultes et génétiques. Au cours de ses recherches Himmler va essayer de trouver un moyen de ramener le prince Heinrich à la vie, et par là recréer l'armée des chevaliers zombies. En 1943, ses recherches touchent presque au but car l’armée nazie a retrouvé la tombe d'Heinrich et les textes anciens. Il ne leur reste plus qu'à finir de préparer le sérum et le rituel pour réveiller Heinrich et recréer une nouvelle armée de zombies implacables...
L'Office of Secret Action est au courant de la plupart des faits, et sait que la situation est critique. Si Himmler réussit, la guerre est perdue... et le monde aussi. Ils décident alors d'envoyer B.J. Blazkowicz au château de Wolfenstein...
Glauque, Stressant... mais classique !
Je pense que l'histoire doit vous avoir donné une petite idée de l'atmosphère qui règne dans le jeu. Vous êtes coincé dans le château où sont menées les expérimentations d'Himmler et sa joyeuse section spéciale de SS. Donc ne soyez pas surpris si vous tombez sur des zombies, des soldats surhumains et autres monstres créés par ces fous furieux. C'est glauque, sombre, parfois gore ... bref, on n’est pas là pour rigoler, mais pour sauver le monde d'une menace fasciste et maléfique.
Le moteur graphique utilisé par le jeu est celui de Quake 3 : Arena. Il est spécialement à l'aise dans les jeux à atmosphère pesante avec ses couleurs sombres et sa capacité à gérer des niveaux grands, complexes et détaillés. Le château et toutes les autres zones traversées sont très bien réalisés, et malgré l'ambiance oppressante, les cris de souffrance, et autres scènes de carnage, on se verrait bien visiter le coin pour le plaisir. Mais revenons à nos moutons, car on n'est vraiment pas là pour faire du tourisme. Les différents niveaux s’enchaînent facilement, et malgré certains passages assez complexes il est très dur de se perdre ou d'être bloqué façon "Mais ou je dois aller !? Ça fait quinze bonnes minutes que je tourne en rond". Entre deux phases de combats, des scènes cinématiques en temps réel viendront vous expliquer le déroulement de l'intrigue, et certains détails pourront vous aider dans la résolution de certaines énigmes. Celles-ci restent basiques : appuyer sur bouton pour ouvrir porte, trouver clé, trouver document, etc...
Les différents ennemis que vous aurez à affronter au cours du jeu sont eux aussi de très bonne facture, bien qu'ils ne soient pas vraiment futés. Ils ont toutefois la fâcheuse tendance à être particulièrement hargneux. C'est particulièrement vrai avec les zombies et les autres monstres qui avancent généralement sur vous comme des malades pour vous réduire en charpie. Les ennemis "humains" préfèrent se planquer derrière les décors pour mieux vous tirer dessus. Mais, bon, ils ne prennent pas d'initiative, d’où une relative facilité pour les tuer. L'arsenal est plutôt bien fourni avec de nombreuses armes de la seconde guerre mondiale comme le Thomson, les grenades à manche Allemandes, le bon vieux Luger, et quelques armes plus high-tech et imaginaires.Vous avez donc compris, le jeu solo n'est pas particulièrement difficile, et il ne vous faudra qu'une petite dizaine d'heures pour en voir le bout. Mais contrairement à un jeu comme Red Faction, il est vraiment prenant.
Mon Lieutenant ! Vite ! Nous avons besoin d'un appui aérien !
Comme tous les jeux de shoot de maintenant, Return to Castle Wolfenstein dispose aussi d'un mode multiplayer. Et si le mode solo est classique jusqu'au bout de ses lignes de code, le mode multiplayer apporte son lot de changements. En effet, ici, point de deathmatch, ou autres modes de jeux bien classiques. On joue en équipe avec quatre classes de personnages disposant chacune de ses armes et de ses propriétés propres à la manière d'un Team Fortress. Mais l'interaction entre les classes et les environnements est bien plus importante. Et les maps sont de très grande qualité. Personnellement le mode multiplayer me pousserait plus à acheter le jeu que le mode solo ... Les quatre classes de personnages sont le soldat de base qui a accès a un grand panel d'armes (certaines sont différentes suivant si vous êtes dans les forces de l'axe ou les alliés). Il n'a pas de capacité particulière, mais bon, c'est lui qui fait le plus gros du boulot. Ensuite vient le technicien. Il a un choix d'armes très limité, mais il peut réparer les mitrailleuses fixes, utiliser ses explosifs pour faire exploser des obstacles, etc... Il est obligé d'avoir au moins un technicien dans chaque équipe. Ce rôle est très très important. Tout comme celui du Médecin qui peut soigner les joueurs à terre. Pour finir, la quatrième classe est celle des Lieutenants. Ils peuvent ravitailler les troupes en munitions, et possèdent une radio longue distance pour demander des raids aériens (très spectaculaires). Ils peuvent aussi utiliser certaines des armes de base. A vous de choisir la vôtre et d'essayer d'organiser votre équipe. Ce mode de jeu est vraiment très prenant, et depuis la sortie du patch 1.32, tous les serveurs sont accessibles aux joueurs Mac.
Alors ce retour ?
En résumé, Return to Castle Wolfenstein propose un mode de jeu solo de très bonne facture, même s'il n'apporte pas grand-chose au genre. À côté de cela il dispose d'un excellent mode multijoueur en équipe qui vous fera passer de très longue soirée devant votre Mac. Return to Castle Wolfenstein mérite amplement le titre de successeur du grand Wolfenstein 3D, et trouvera parfaitement sa place dans votre ludothèque si vous avez une configuration musclée (sur un G3 400, 512 Mo, Voodoo 5 5500, ou un iBook 600, c'est parfaitement injouable). Et pour ceux que ne l’auraient pas compris, ce jeu est à PROSCRIRE pour les enfants. Il est d'ailleurs interdit de vente au moins de 16 ans.