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85
Technique
78
Design
80
Interet
  • Waterrace
  • éditeur : French Touch
  • distributeur : Apacabar
  • type de jeu : Course
  • configuration : G3, 64 Mo de RAM, 100 Mo de disque dur, une carte 3D (conseillée: ATI à partir de la Rage Pro ou voodoo 3/4/5)
  • version de test : Version Française
  • les +/- :
    + bien fun
    + un moteur 3D qui assure...
    + ... et pas gourmand en plus
    + fonction “Replay”
    + Tous les outils de création fournis!
    + Leah :-)
    - que de la course
    - visages des persos trop figés
  • fiche de screenshots : Disponible

[16/03/2004 - ]

Mon premier contact avec Waterrace (avec la première démo du jeu, en fait) a bien failli être le dernier. J’avais lancé le jeu en grommelant, étant assez peu amateur de jeux de course, et comme la période est en plus favorable aux jeux de course détestables (4x4 Evolution reste et restera à mes yeux une bouse immonde, malgré le test de Guillaume, Jet Ski euh... cf. mon test pour plus de détails, seul Cro-Mag Rally surnage, et encore...).
Ma première partie fut un cauchemar. Mon bateau semblait nourrir une passion dévorante pour les récifs, troncs d’arbres et autres obstacles, au point de vouloir à tous prix s’accoupler avec... Je finis bien entendu bon dernier, avec deux minutes de retard, et en mode facile encore...
Comme bon nombre de personnes, mes relations avec ce jeu auraient pu s’arrêter là. Je me serais alors borné à faire une liste de défauts tous plus débordants de mauvaise foi les uns que les autres que j’aurais postés un peu partout, mais non, par acquis de conscience, je relançai une partie.
Et là, j’ai senti une certaine différence avec la première partie. Le bateau suivait une trajectoire un peu plus normale, semblait répondre aux commandes, pourtant, techniquement parlant, rien de fondamental n’avait changé. Alors quoi?
Et soudain la vérité m’apparut, aveuglante: un bateau, ça flotte. Si si, je vous assure. Avant que vous ne finissiez de me prendre pour un cinglé, laissez-moi vous expliquer: nous, pauvres joueurs, qui sommes habitués à piloter des machins avec des roues, des freins, ce genre d’accessoires, et qui suivent en général relativement bien le trajet qu’on leur indique, on se retrouve au début un peu cons dans un bateau qui a une méchante tendance à glisser sur les flots avec une trajectoire prenant autant en compte la propulsion et la direction du gouvernail que l’inertie des 800 kg de l’engin (©® mécanique classique)...
Plus clairement: il faut un certain temps pour s’habituer au jeu, je dirais une petite heure. C’est en tous cas le temps qu’il m’a fallu pour commencer à jouer pas trop mal, et gagner ma première course.

Salut poupée!

Démarrons donc le jeu. Logo de French Touch, logo du jeu (en 3D s’il vous plaît), nous voilà à l’écran d’interface. 6 options apparaissent à gauche de l’écran et... Tiens? une petite tête de chipie dépasse de la partie droite de l’écran, rapidement suivie par un corps, le tout ma foi plutôt mignon... Une fille qui vous accompagne dans la plupart des écrans d’interface, ça doit être ça qu’ils appellent la “French touch”...
N’empêche l’idée est vraiment marrante. Moi en tous cas j’aime bien. Et puis, même si le visage n’est pas très expressif (à quand les animations faciales autres que la bouche dans l’infinity 3D, M. Latour? :-)...), C’est vraiment sympa d’avoir quelqu’un qui réagit à vos actions, à la place de fenêtres toutes plus grisâtres et tristounettes les unes que les autres, comme dans la plupart des jeux vidéos. Et puis comme ça vous apprenez à connaître Leah (c’est son nom). En effet, mine de rien, cette fille en baskets et chaussettes blanches est la championne du jeu, possède la pire machine de course de tout le jeu (un catamaran surpuissant amicalement nommé “G-Boat”), et connaît les moindres recoins de la course cachée de Waterrace (à laquelle vous accédez après avoir parcouru – et gagné – les 8 autres courses, et sur laquelle Leah vous attend. A ce propos, face à Leah, un seul conseil: pas de galanterie. Louez la fusée Ariane, et dès que vous êtes en tête, mettez-vous constamment en travers de son chemin. Son G-Boat est puissant, mais gros...).

Mais le jeu dans tout ça?

Parlons-en donc: le jeu vous demande d’abord de vous créer un pilote. Ca commence par le nom du pilote, le niveau de difficulté voulu et le type de jeu. 3 Niveaux de difficultés sont présents. En facile, les autres concurrents se battent mollement, se contentant d’aligner les tours de piste. Pas beaucoup d’agressivité, idéal pour débuter. En difficulté moyenne, le challenge est déjà plus délicat, intéressant pour quelqu’un qui commence à maîtriser le jeu. Les adversaires de l’IA utilisent facilement les bonus de turbo et courent de façon tout à fait appréciable. Cependant, un joueur connaissant les parcours, prenant quelques risques et sachant négocier les trajectoires avec soin en vient à bout sans grande difficulté. Pour cette catégorie de joueurs, il reste le mode difficile, qui mérite bien son nom. Les pilotes contrôlés par l’ordinateur ne ratent aucun bonus, abusent littéralement du turbo, prennent tous les risques (au point de subir quelques sorties de piste...) et ne vous laissent aucun répit. Pour être franc, je n’ai encore jamais réussi à battre l’IA en difficile...
De plus ces niveaux de difficulté n’influent pas seulement sur la qualité de l’Intelligence Artificielle. En effet, sur chacun des 9 environnements sur lesquels on court, 3 parcours différents on été créés: un de difficulté facile, un de difficulté moyenne et un de difficulté... difficile. Le choix du niveau de difficulté lors de la création du pilote va ainsi faire varier le tracé des parcours, de la petite boucle pépère avec une chicane, histoire de ne pas avoir trop de scrupules, au parcours du combattant façon champ de mines en Angola. Vraiment excellent.

Ze modes of ze jeu

5 modes de jeux sont présents: un mode “jeu libre” qui offre l’accès à tous les circuits (sauf le caché) et tous les bateaux, et qui permet de s’entraîner tranquillement. Ce mode est de plus assez intéressant, parce qu’à chaque parcours, on se retrouve avec trois autres adversaires contrôlés par l’IA qui courent dans le même type de bateau que le joueur, bref seule la qualité de pilotage permet de faire la différence.
Le mode “temps limite” est quant à lui une course contre-la-montre, dans laquelle vous avez un temps limite pour boucler un tour de parcours. Le mode “duel” est un... duel contre chacun des pilotes, sur son parcours favori, et en pilotant son bateau favori. Le mode “Add-ons”, si vous permettez, j’en reparlerai plus loin.
Enfin, le mode le plus intéressant, le mode “Grand Prix”. Dans ce mode, vous devez courir chacun des 8 parcours de base contre 3 autres pilotes, chacun dans son bateau favori. Dans ce mode, des points sont disséminés sur les parcours, et ce n’est qu’en amassant une certaine quantité de points qu’on peut débloquer les courses suivantes et les bateaux les plus intéressants. Et lorsqu’on a gagné les 8 courses, il reste à défier Leah...
Le problème de tous ces modes de jeux, c’est que c’est de la course, encore de la course, toujours de la course, contre-la-montre, contre-les-autres, contre-un-champion, mais de la course quand même. On aurait apprécié un truc inventif au milieu, genre... euh... un mode collecte de points en un temps limite par exemple, avec les points les plus juteux planqués dans des coins pas possibles, ça aurait pu être marrant.

Parlons quantité

Mais au fait qu’avons-nous à notre disposition? Tout d’abord neuf pilotes différents. Ca va du Cow boy à la belle plante en passant par Vladimir Poutine, bref il y a le choix. Chaque perso a ses propres animations, lorsqu’il gagne ou perd (ne pas rater l’Ecossais lorsqu’il perd...). Cependant ces personnages n’influencent que la décoration extérieure de votre bateau. Ils ne prennent leur personnalité que lorsqu’ils sont contrôlés par l’IA.
Les bateaux, à propos: alors là, chapeau French Touch. Chaque machine possède vraiment un caractère unique, et passer de l’une à l’autre force le joueur à changer totalement ses réflexes. J’ai rarement vu une telle diversité... Ca va de l’appareil petit et très agile, assez lent mais avec un turbo puissant, à de véritables fusées difficiles à manier, en passant par des appareils capables de virer à 180° sans changer de trajectoire... Chacun y trouvera son bonheur, et il y a souvent des appareils mieux adaptés que d’autres à tel ou tel circuit.
Finissons à présent par les circuits: Il y a un circuit d’entraînement qui permet de se faire la main avec les différents appareils, le Japon, 8 circuits de course, la Jamaïque, l’Ecosse, une base militaire, Venise, l’Arctique, le Grand Canyon (circuit de la démo), les égouts de New York et enfin la baie d’Halong; plus le circuit caché, ça en fait 10.
Les circuits sont vraiment sympas, pour la plupart très jolis, bourrés d’animations (genre avions qui volent, personnages qui saluent, baleines etc.). Globalement très réussis.
Quant aux parcours eux-mêmes, ils varient vraiment d’un circuit à l’autre: des grandes lignes droites bien larges pour la vitesse aux slaloms et autres chicanes; là aussi, chaque circuit a son caractère à lui.

Technique

Allez zou, encore un coup de chapeau à French Touch: rien à dire, le moteur Infinity 3D assure. Les images que vous voyez là ont été prises sur un... ibook Rev a. 64 Mo de RAM, avec une pauvre Rage Pro 6 Mo VRAM. C’était beau, et surtout c’était presque tout le temps FLUIDE. J’ignore par quel tour de passe-passe ils en sont arrivé là, mais là, total respect. En clair, n’importe quel G3 avec une quantité raisonnable de RAM (le jeu en réclame 16 Mo!) et une Rage Pro permet de jouer dans de très bonnes conditions. Petit bémol: les 3Dfx voodoo2 ne sont pas supportées (par contre les voodoo3, 4 et 5 le sont, avec un peu de bricolage).
Dernier point, et non des moindres, de cette partie technique: Waterrace est très stable. Ca fait bien longtemps qu’on n’avait pas vu ça. Les seuls (rares) plantages qui me sont arrivés étaient tous dus à la carte graphique, et j’ai chaque fois eu droit à un retour propre sur le Finder, avec petit message d’erreur, en lieu et place du bon gros crash qui arrive avec 90% des autres jeux. Poli avec ça.

Bricorama chez soi

En tant que tel, le jeu est bien, pas un chef-d’oeuvre, mais sympa. C’est alors qu’arrive la cerise sur le gâteau. Et alors là, attention, la cerise, elle a plutôt une taille de courge...
Tous les outils de création sont fournis avec le jeu. Et le mode add-on sert justement à tester les créations que les utilisateurs ne manqueront pas de faire.
Sont compris: un éditeur de cartes permettant de créer et modifier les circuits (décors, parcours, vagues, etc.), un éditeur de modèle gérant tous les modèles 3D (bateaux, persos, etc.), ainsi que leurs animations et leurs textures, un éditeur de fichier permettant notamment d’assigner une collection assez impressionnante de constantes physiques à chaque appareil. Le bonheur. Vous voulez faire une course au Cap Horn, avec une tempête et des creux de 6 mètres? c’est possible. Courir avec un pédalo ou le Titanic? c’est possible. Modifier les variables des appareils? C’est possible. Essayer le G-Boat de Leah? Tout est possible, je vous dis...
Les bidouilleurs s’en donneront à coeur joie, croyez-moi. Et les autres aussi, sûrement...

Conclusion

Récapitulons: un moteur 3D efficace, des parcours intéressants, une bonne impression de vitesse, maniabilité tout à fait correcte, des décors réussis, pas mal de bonnes idées... et surtout le jeu est fun. Franchement moi j’ai beaucoup aimé. Certes ça reste un jeu de course, mais un réussi.
Tiens j’allais oublier une autre cerise: Le jeu en réseau, plus exactement en TCP/IP et jusqu’à 8 joueurs est géré. Je n’ai pas pu le tester, cependant d’autres membres de la rédaction ayant mis la main sur la version bêta m’ont confirmé que le jeu était vraiment amusant en multi.
La seule question que je me pose est celle-ci: pourquoi ce jeu s’est-il attiré autant de critiques lors de la sortie de la démo? Peut-être le choix de la map était-il mauvais (le grand canyon est une des plus moches je trouve...), peut-être certains n’ont pas compris qu’ils pilotaient un bateau d’une tonne, peut-être... En fait j’ai une autre explication: le chauvinisme. D’une toute nouvelle boîte franco-suisse, on attendait le jeu du millénaire, un chef-d’oeuvre qui aurait posé les bases d’un nouvel “art de jouer”, et finalement on se retrouve avec un jeu de course, très bon, mais un jeu de course quand même. Alors forcément on est déçus :-)
Pour le chef-d’oeuvre, attendons les prochaines créations de French Touch, et en attendant régalons-nous avec ce qui est à mon goût le meilleur jeu de course sorti ces derniers temps.
Vous n’êtes toujours pas convaincus? Allez je vous achève: le jeu est trilingue français-allemand-anglais, et il est vendu moins cher que les autres jeux (250 FF, 70 FS, 35 $)...

Remarque: Même si ce n’est pas nécessaire, installez OpenGL 1.2.1. Il corrige un petit bug crétin qui rend les brouilards opaques dans le jeu... Enfin, notez que courir le circuit “arctique” avec une visibilité de 3 mètres est assez réaliste, mais bon, pour le fun on repassera...