[16/03/2004 - Beru]
La boîte est aguicheuse : une nymphette avec des dents longues... Le nom sonne bien : BloodRayne. Le concept pourrait être pire : un jeu d'aventure avec du sang et de l'action. Mais le contenu est d'un tout autre niveau... Terminal Reality nous avait habitués à beaucoup mieux que ce BloodRayne, mélange de beat'hem all et de Max Payne à la sauce vampire.
Pfiouuuuu
Le premier contact avec le jeu est plutôt déplaisant : vous tombez sur un panneau de configuration ou l'on ne peut pas régler la résolution. Vous vous dites : c'est pas grave... c'est un jeu venant des consoles, mais ils ont du rajouter la fonction à l'intérieur. Eh bien, non... dans le jeu non plus on ne peut pas régler la résolution. Vous serez donc obligé de jouer en 640x480. On se sent assez frustré, surtout quand on sait que le jeu demande obligatoirement une carte 3D 32 Mo couplée à une bonne bête de course pour tourner assez convenablement. Sur XBox (le jeu est basé sur cette version), le problème de la résolution ne se posait pas car il y avait de l'anti-aliasing et des filtres pour corriger un minimum les effets d'escalier (aliasing). Sur nos Mac, les graphismes sont gâchés par un aliasing omniprésent. Ça clignote de partout et les textures style « briques », « rayures horizontales » se déforment dès que vous vous éloignez un peu... Affreux...
Second round ...
Un petit peu déconcerté, et après avoir cherché en vain pendant une demi-heure comment changer la résolution en bidouillant les fichiers config, on relance le jeu pour tomber sur la cinématique d'intro. Elle est de bonne qualité, et elle vous met tout de suite au parfum de ce qui va suivre : des vampires, beaucoup de sang, et Rayne. Bon, les z'enfants, vous avez pas le droit de jouer, et vous pouvez arrêter de lire le test ... les gens qui ont l'estomac fragile aussi. Parce que vous allez en voir des litres et des litres de sang.
Continuons avec un p'tit topo sur l'histoire : vous allez incarner Rayne, une demi-vampire au service d'une société secrète qui lutte contre les forces du mal depuis des temps immémoriaux. L'action se déroulera dans les années 30, et vous aurez à combattre un vilain nazi nommé Jurgen Wulf. Celui-ci essaye de récupérer les morceaux du corps de Beliar, le diable originel. Et il est pret a tout pour y parvenir. Votre quête commencera en Lousianne, pour se finir en Europe du Nord.
Les amateurs de vampires apprécieront, meme si c'est un petit peu léger, et que l'intrigue aura tendance a prendre des chemins assez bizarres.
Votez el Gore !
Je vais aller droit au but... le principe du jeu c'est de latter des méchants, et si possible de les découper en rondelles. Du sang partout, des démembrements, et autres joyeusetés sont la base de ce jeu où le système de combat est très très limité au bout du compte.
En effet, même si vous gagnez trois nouvelles attaques au fur et à mesure de votre progression, il n'y a pas d'enchaînements ou de combinaison de touches à effectuer pour les sortir. Il suffit d'appuyer sur la touche de tir façon Diablo II pour que Rayne donne des coups de lame, et autres retournés acrobatiques. Aucune finesse, ni aucune technique n'est nécessaire : juste du bon bourrinage de souris ou de gamepad.
Outre ses deux lames, Rayne peut aussi utiliser des armes à feu ramassées sur les cadavres de ses ennemis. Mais le système de visée est automatique, et ne demande donc aucune véritable pratique. C'est certes bien agréable quand on joue au gamepad, mais à la souris ... on aurait bien aimé pouvoir viser tout seul malgré la vue a la troisième personne. En tout cas, on peut rapidement voir que ce système de visée est particulièrement efficace. Vous pouvez viser deux ennemis en même temps avec chacune de vos armes, et leurs coller toutes vos balles dans la tête. On peut par contre se demander où passe le challenge dés que l'on a des armes en main ...
Résumons deux secondes : vous avancez, vous lattez, vous tirez. Ajoutez a cela que de temps en temps, il vous faut penser à sucer le sang d'un monstre pour récupérer de la vie. Si l'ennemi est un peu trop loin, vous pouvez utiliser un grappin pour l'attirer jusqu'à vous. Il peut aussi vous servir à déstabiliser vos ennemis, ou à les attaquer. Plus ou moins tous les ennemis peuvent etre utilisés comme recharge de vie. Pratique hein ?
Pour couronner le tout, quand vous avez latté suffisamment de méchants, vous pouvez passer en mode BloodLust. Rayne devient alors surpuissante et peut découper en steak haché tout ce qui est à sa portée. C'est sacrément impressionnant et efficace. Mais là encore, vous n'avez plus ou moins rien à faire si ce n'est vous déplacer constamment en appuyant comme un fou sur le bouton de tir ...
Différents modes de vision...
Rayne est une Dhampir, et dispose donc de plusieurs modes de vision. Le premier mode vous permet de voir les ennemis à travers les murs, et d'avoir la position de l'objectif principale. Autant dire qu'il est impossible de se laisser surprendre ni de se perdre dans les niveaux si vous avez la moindre notion d'orientation. Vous etes guidé en permanence, et un radar vous aide aussi a situer vos cibles. Le jeu est donc trés trés dirigiste. Vous n'avez aucune descision a prendre, juste a suivre les flèches. L'aspect exploration est totalement délaissé, pour notre plus grand malheur.
Le second mode de vision est une sorte de mode Bullet Time à la Max Payne que vous pouvez utiliser indéfiniment. Dans ce mode de vision, vous évitez les balles et contournez vos adversaires les doigts dans le nez... Ils n'offrent vraiment plus la moindre résistance. Si vous aimez les carnages, vous apprécierez tout particulièrement ce mode de vision. Personnellement, je ne vois plus, là encore, où se trouve le challenge ! Ce mode de vision ne fait qu'accroître la sensation que l'on a d'etre devant un jeu dont la difficulté a été trés maladroitement réglée : cénéralement c'est simple comme bonjour, puis tout d'un coup c'est tellement difficile que vous êtes obligé de passer en mode ralenti pour tuer vos ennemis, le jeu redevenant alors extrêmement simple... Et ainsi de suite.
Il existe un dernier type de vision : la vision zoom/sniper. Elle ne m'a servi que deux fois. Une fois pour abattre un garde dans une tour, et une seconde fois pour battre le boss de fin... Autant dire que ce n'est pas vraiment un grand atout... et vous ne pourrez l'utiliser qu'à la toute fin du chapitre 3.
Graphismes
Le jeu n'est pas franchement moche, mais la limitation de résolution n'arrange vraiment pas notre affaire. Le polycount est très élevé, et je suis sûr qu'en 1024, il serait vraiment très sympa. Mais en 640x480, ça clignote, les textures gondolent, etc... Avec du FSAA façon 3DFx de la bonne époque, on pourrait facilement corriger ce défaut, mais ce n'est plus possible maintenant... du moins tant que les versions boîtes des RADEON 9700 Pro ne sont pas disponibles.
Outre ce problème de résolution, il est vraiment dommage que l'animation des personnages soit si rigide. De temps en temps, on se demande où Rayne a appris à courir. Le pire restant l'instructeur de Rayne : Mynce. Ses déplacements sont a mourir de rire !
Outre cela, il est regrettable que les environnements soient aussi peu variés (bayou très sombre, base allemande avec petit passage moche dans une mine et dans une zone "diabolique", et château allemand en ruine) tant dans leur architecture que dans leur design. Cela reforce grandement la monotonie du jeu. On a vraiment l'impression de toujours faire la meme chose, et plus ou moins toujours au meme endroit. Heureusement, pour compenser un petit peu, il y un grand nombre d'ennemis différents. La technique pour les tuer n'est certes pas vraiment différente de l'un à l'autre, mais au moins, ils ne se ressemblent pas tous, et adoptent pour certains une animation pratiquement correcte. Mes préférés restent les soldats allemands avec les jetpacks. Ils sont simples à tuer, et explosent avec tout ce qui est autour ...
Durée de vie ?
Mis à part les quelques boss, et quelques scènes remplies d'ennemis a rabord, le niveau de difficulté est vraiment très bas, et le jeu plutôt court : tout au plus dix heures pour en faire le tour. Dix heures d'un contenu particulièment répétitif : latter et toujours latter pour réaliser des objectifs qui ne varient pratiquement jamais (tuer les cibles, trouver une batterie pour l'ascenseur, trouver des explosifs...). Franchement, on s'amuse une ou deux heures à découper du nazi en foutant du sang partout, mais après on passe son chemin. Cela faisait longtemps que je n'avais pas joué à un jeu aussi répétitif. Même les vieux beat'hem all ne font pas mieux dans ce registre. C'est un défouloir qui manque vraiment de profondeur de jeu..
Conclusion
Voila bien un jeu qui ne me donne pas envie de m'étendre, mais qui aura au moins eut le mérite de bien me faire bien rire par moments : les commentaires de Rayne sont tellement atroces que vous guettez la moindre décapitation pour éclater de rire en entendant le fameux "You drop something ?".
Fin de l'intermède sur les voix dans BloodRayne.
Hormis une modélisation plutôt flatteuse, et l'animation de la poitrine de Rayne, ce jeu révèle très peu d'intérêt. Il est répétitif, aliase a n'en plus pouvoir, et son gameplay ne propose pas un réel challenge. Pour clôturer le tout, il demande une configuration minimale assez énorme... et il a une forte tendance à ramer meme sur de grosses machines. Terminal Reality nous avait habitués à mieux, tout comme Aspyr Media qui a cautionné un portage a l'arrache basé sur la version XBox, et non la version PC. Seule consolation, le jeu même en version import dispose de la traduction des menus et des sous-titres.
Vous pourrez remarquer que ce test n'est pas pourvu de screenshots. En effet, malgre tout notre meilleure volontée, nous n'avons pas pu réussir a faire un seul screenshot valable du jeu. Il n'est pas pourvu de fonction screenshot, et en utilisant Snapz Pro X ou avec l'utilitaire de MacOSX, le resultat est identique : un image facon Canal+ crypte. Vous devrez donc jeter un oeil sur le site officiel du jeu pour trouver quelques images de BloodRayne (http://www.bloodrayne.com). Malheureusement ces images ne refleteront pas du tout la version Mac de BloodRayne : elles sont minuscules et tirés des versions consoles ou PC (qui elle possède plusieurs resolutions, du bump mapping, etc ...). C'est pour cette raison que nous n'avons pas souhaite publier ces captures d'ecrans officielles.